Brol #23 – l’amour
Publié le 12 décembre 2017
Retour des brols après un assez long moment, lié à plusieurs facteurs qui ont ensemble tricoté une grosse couverture de silence.
Notamment (ou principalement) un devoir de réserve par rapport à un certain sujet qui non seulement a pas mal accaparé mon temps mais qui surtout « colorait » de sa présence mes réflexions sur beaucoup de sujets y étant liés directement ou indirectement – et donc délicats (parmi lesquels dans le désordre : communications interpersonnelle et publique, valeur travail, emploi, relation au pouvoir, dérives, féminisme, humanisme, respect, cohérence, théorie et pratique, folie, normes, limites, acceptation, adaptation, déni, lucidité, nuance, courage, lynchage, politique, soin, lâcheté, compromission, responsabilités, professionnalisme, TOUT ENVOYER PETER, etc. etc. enfin tout un programme quoi.)
Cela étant évidemment uniquement une liste de mots-clés dont je me garderai bien de développer ici aujourd’hui les liens qui les unissent, ce que j’en pense, l’analyse que j’en ai, et en quoi ils me concernent directement ou indirectement.
Pour ce nouveau brol, je parlerai donc d’un truc à la fois plus léger mais aussi certainement qui est intrinsèquement la chose la plus grave, importante et déterminante à de nombreux égards (indice 1).
C’est sans doute également la chose au monde sur laquelle on a le plus écrit, peint, filmé, joué, dessiné, chanté, discuté, rigolé, pleuré (indice 2).
Vous avez bien sûr deviné : l’amour ! (Ah bin oui c’était dans le titre aussi).
Par contre je ne parlerai pas du mien. D’abord parce qu’il est multifacettes (et dans plusieurs sens encore ! Bah oui si je vous dis « mon amour » ça peut être l’amour que je ressens, les sentiments éprouvés, tout comme ça peut définir l’objet -ou les objets- sur lequel portent ces sentiments) mais aussi parce qu’il est pudique (dans quel sens à nouveau ? mystère héhé!).L’amour, au-delà d’être un thème omniprésent dans la littérature et l’art en général et un des moteurs de nos vies à tous, est sans doute la valeur centrale de la mienne. Sous toutes ses formes et dans tous ses contenus. Je pense que l’amour est à la fois un contenu en soi mais aussi une lumière, un élément qui donne du relief à ce qui existe hors de lui, quelque chose de passionnant à explorer, à interroger, à essayer de comprendre et à laisser inexpliqué en même temps.
Je vous souhaite à tous de faire des morceaux de votre route avec des personnes qui vous font vibrer, découvrir, rebondir, approfondir, grandir, apprendre, imaginer, rencontrer, – et cela en le vivant bien sûr ensemble, au sein de la relation qui vous unit, mais qui vous permettent aussi d’expérimenter tout cela dans votre propre vie à vous et pas uniquement dans votre relation (je fais ici référence à la relation de couple puisque c’est la forme la plus répandue pour le développement d’une relation amoureuse, mais tout ça peut très bien être transposé à l’amitié – qui est une des formes d’amour qui font le sel de ma vie – ou même à d’autres façons d’être en relation qui ne rentrent pas dans le standard du couple ou dans la définition de l’amitié que chacun se formule). Je crois qu’il peut exister des liens totalement improbables qui sont parfois parmi les plus précieux.
Je vous souhaite de n’être pas tout pour les personnes dont vous partagez la vie, mais que vous puissiez vivre par et pour vous-même, sans qu’un humain n’en engloutisse un autre. Je vous souhaite de rencontrer des personnes qui vous permettront que votre vie grandisse, fleurisse, s’épanouisse – avec et grâce à eux mais pas uniquement. Des personnes qui seront d’accord pour les détours que vous proposerez, et qui proposeront des raccourcis qui vous conviendront même s’ils vous surprennent.
Je vous souhaite de rencontrer et aimer des personnes dont les différences et les blessures répondent aux vôtres et s’harmonisent, plutôt que de vous fragiliser ou de rajouter du sel à vos plaies. Je souhaite à tous de rencontrer des solitudes qui répondent à la vôtre, d’approfondir les liens possibles avec des gens qui n’essaieront pas de vous faire changer mais qui vous regarderont évoluer avec bienveillance, qui ne vous barricaderont pas dans une projection de ce qu’ils pensent que vous devez être, mais aimeront vos défauts et vos petites folies autant que vos qualités et vos joies, qui vous encourageront dans vos projets et les partageront.
Puis surtout qui vous feront marrer, en fait. Parce que se marrer, c’est peut-être bien finalement le plus important.
Chérissez vos moments de joie, de douceur, de symbiose, d’évidences, de rires, mais ne dénigrez pas les instants chargés de doutes, de questionnements, de larmes, de difficultés. Ce sont eux aussi qui nous font grandir.
Le chemin est à la fois court et ample, à la fois simple et tortueux. Parfois doux, lisse, parfois accidenté, caillouteux, parfois ça monte, parfois ça descend. Entourez-vous de gens avec lesquels tout est plus facile, tout est plus simple, lumineux, transparent. Compagnons de routes principaux ou secondaires, cheminez avec des personnes qui vous veulent le plus de bien possible. Gardez auprès de vous ceux qui courent avec vous en riant dans les descentes, qui vous rendent les montées plus légères et qui ont envie d’admirer les sommets en votre compagnie.
Voilà. Ca, c’était pour l’amour.Du love à tout le monde, mais surtout à mon Thomas.