Brol #5 – La douleur

Publié le 18 septembre 2017

Paris, c’était aussi la magnifique expo des photographies de Raymond Depardon, « Traverser », à la Fondation Cartier-Bresson.

Une belle sélection d’images mais aussi de textes baignés de ses voyages, son rapport à la photographie bien sûr mais aussi à la liberté (justement), au réel, aux rencontres, à l’humain.

Et puis à la douleur. La douleur qui échappe à la pensée, la douleur « entre silence et cris », Qui me fait me souvenir de la mienne, cuisante, pas si lointaine mais que j’avais comme perdue de vue en même temps qu’apprivoisée. Elle m’apparaît soudain à distance à la fois grande et petite, elle est ridicule, risible et en même temps imposante, puissante. Sans fond autant que sans fondement. Elle a disparu maintenant, mais je sais qu’elle est comme une bête sauvage tapie dans l’ombre. Elle ne reviendra plus jamais pour les mêmes raisons, ni de la même manière, mais elle est plutôt assoupie que terrassée. Et la possibilité de son surgissement, finalement, me terrorise autant qu’elle me rassure.

« Y a-t-il des grandes et des petites douleurs ? Il y a surtout celle de la misère des vivants. Peut-être que l’on peut le dire, que c’est plus qu’une émotion, plus qu’une sensation. »
Raymond Depardon

Glasgow, Écosse, 1980.

Photo 1. Mauritanie, entre Oualata et Néma, 1986. Raymond Depardon / Magnum Photos
Photo 2. Panneau de l’exposition
Photo 3. Vickou & Roro (qui, là tout de suite, sont plutôt l’antithèse de la douleur!)
Photo 4. Glasgow, Ecosse, 1980. Raymond Depardon / Magnum Photos