Brol #37 – ciels
Publié le 1 août 2018
Chers lecteurs (vous êtes quand même quelques-uns ici, sisi, je vous vois, et ça me fait vraiment toujours super super plaisir!),
Vous devez mon silence de ce dernier mois à une vie (comme toujours) bien remplie, un cerveau un peu saturé (je ne vous parle même pas du coeur et des nerfs), et surtout un questionnement sur l’écriture et l’intimité.
Je me rends compte que ce que j’écris / ce sur quoi j’ai envie d’écrire est toujours très personnel, les mots viennent d’endroits divers mais finalement bien ancrés dans ma vie et mes préoccupations. Ce dont j’ai envie de parler est ce qui me touche le plus et tout ça dit quand même beaucoup de moi (même quand ce ce dont je parle m’est extérieur).
Des morceaux de moi (se) glissent ici, et je ne sais pas dans quelle mesure j’assume entièrement cette posture assez auto-centrée finalement et le « dévoilement » qu’elle implique.
Je ne sais pas si c’est très clair. Toujours est-il que ces derniers temps, je me disais que cette petite brocante n’était pas le lieu où déposer mes larmes, mes armes (et mes joies) et que toutes les belles choses (livres, films, émissions, rencontres) croisées ne les contenaient que trop.
Qu’en parler et les montrer à travers mes yeux me dénuderait indirectement. Que j’avais besoin de me couvrir un peu, de me draper dans des bras connus, de me serrer contre ceux qui me sont proches, de garder contre moi ma vie, ses montagnes et ses océans.
Mais là ce soir, allez, au loin ces questions, je reviens à la liberté du Brol, notamment parce que le ciel était beaucoup trop beau et que j’en ai pleuré de joie. Et puis parce que de toute façon qu’est-ce qu’on s’en fout de ma vie finalement !
Saviez-vous que j’avais une passion particulière pour les ciels ? Je les aime tous : j’aime la douceur des ciels en coton rose de fin de journée, la lumière des ciels remplis d’or à Bruxelles après la pluie, les ciels zébrés de nuages ou gonflés par l’orage, je les aime vraiment tous d’amour, qu’ils soient purs, changeants, éclatants, effrayants, incertains, flamboyants (ousske le rouge et le noir s’épousent, toussa toussa!).
Je me souviens que pour un projet d’Armel Roussel, Après la peur, on devait choisir un mot pour parler de Bruxelles dans une vidéo qui devait ensuite être montrée à Montréal et dans d’autres villes de la tournée du spectacle. J’avais choisi le mot « ciel ».
J’avais peur, en m’éloignant de ma campagne natale, en quittant les prés, jardins, cerisiers, chatons, veaux, vaches, cochons, mais surtout (en parlant de cochons) les copains (copains comme cochons, vous suivez ? ahah), j’avais peur de m’écarter trop, que la distance avec ceux que j’aime devienne un problème, une barrière, un espace à la fois vide et difficile à traverser.
J’avais aussi peur de ne plus avoir de beaux ciels à admirer.
Et finalement, c’est tout le contraire : non seulement les ciels Bruxellois sont magnifiques (comme l’horizon qu’ils représentent) mais en plus aucune des distances entre moi et ceux que j’aime ne m’en séparent vraiment. (Grosse kass-dédi à tous ceux qui se reconnaîtront, hihi).
Voilà, c’était pas du tout de ça que je voulais parler à la base, mais c’est pas grave !
Ah oui, et voilà le fameux ciel de ce soir :
C’est de toute bôôôôôôté hein ?
Bisous love et bonne nuit