Brol #34 – que l’on est bête
Publié le 23 mai 2018
Tout à l’heure, j’ai repensé au refrain d’une chanson que je n’avais plus écoutée depuis plus de 15 ans, je pensais l’avoir oublié, c’était d’ailleurs le cas durant toutes ces années, mais il était en fait intact dans un coin de mon cerveau et en est ressorti en un bond :
Que l’on est bête quand on est amoureux
Que l’on est bête, mais comme on est heureux
En amour, l’esprit est une enclume
Et c’est lourd, quand on est fait de plumes
C’était ma maman qui écoutait ça quand j’étais petite.
Et puis là maintenant, j’étais en train d’essayer péniblement de clôturer la brochure de saison 1819 que je me traîne (un peu comme une enclume justement) ces dernières semaines sans parvenir à trouver suffisamment de temps pour m’y atteler dans de bonnes conditions, et en musique de fond, y’a eu dans la playlist Youtube (je mets presque toutes les paroles parce que c’est important pour la suite) :
Votre fille a 20 ans, que le temps passe vite,
madame, hier encore elle était si petite
et ses premiers tourments sont vos premières rides,
madame, et vos premiers soucis.
Chacun de ses 20 ans pour vous a compté double,
vous connaissez déjà tout ce qu’elle découvre,
vous avez oublié les choses qui la troublent, madame,
et vous troublaient aussi
on la trouvait jolie et voici qu’elle est belle
pour un individu presque aussi jeune qu’elle
un garçon qui ressemble à celui pour lequel
madame, vous aviez embelli
ils se font un jardin d’un coin de mauvaise herbe
nouant la fleur de l’âge en un bouquet superbe
il y a bien longtemps qu’on vous a mise en gerbes
madame, le printemps vous oublie
(..)
jusqu’au jour où peut-être à la première larme
à la première peine d’amour et de femme
il ne tiendra qu’à vous de sourire, madame
madame, pour qu’elle vous sourie…
La version de Vincent Delerm avec Moustaki, que ma maman écoutait aussi.
Et je me suis souvenue très distinctement
de ce jour où
j’avais justement 20 ans,
j’étais en voiture avec ma maman,
et j’avais le coeur brisé (genre en plein de tout petits éclats, y’en avait partout)
j’avais mis play
cette chanson était la première de l’album qui était dans le lecteur CD
et à la fin
en me prenant la main
elle m’avait souri
et moi aussi
et ça m’a émue d’y repenser
alors bon, j’ai pleuré un peu (on ne se refait pas)
et j’ai arrêté d’écrire mon édito (tant pis).
et j’ai écrit un brol à la place
(Conclusion : que l’on est bête)